Sans
se mentir, alors que Wikipedia nous dit que le SI "est un ensemble
organisé de ressources (matériels, logiciels, personnels, données et
procédures) qui permet de collecter, regrouper, classifier, traiter et diffuser
de l'information sur un environnement donné", nous vivons plutôt le SI
comme un tas d'application, un blob de technologies, un ensemble de personnes
avec des cultures, des métiers, des langages différents. On peut y trouver à
minima un(e) DSI, un(e) urbaniste, un(e) responsable sécurité, un(e)
responsable des études et encore plus rarement une gouvernance. Le tout étant
fonctionnellement rattaché à tel ou tel département souvent peu au fait de ce
que peut apporter un SI à l'entreprise. On retrouve souvent la même
méconnaissance au niveau du top management et des RH.
L'objectif
du SI (qui n'est pas une fin en soi) est lui plus clair : outiller,
dématérialiser des processus d'entreprise afin d’accroître leur rendement
(automatisation, rationalisation, contrôle renforcé).
Pour
atteindre cet objectif, le SI se compose d'applications manipulant, en général,
des données.
Ces
applications sont conçues, développées, maintenues par des référents métier et
les acteurs du SI. Elles peuvent être parfois directement achetées sur étagères
si un produit du marché répond aux besoins exprimées.
L'étude
est souvent réalisée (en France) par des consultants qui aident les métier à se
poser les bonnes questions pour fixer au mieux leurs besoins et objectifs sur
le papier, et challenger la valeur créée.
Tilly Strauss - Show me the money find you a job |
Une
fois réalisée, l'application est mise en production pour utilisation par les
utilisateurs finaux : sa maintenance (au sens d'hébergement) nécessite
également des technologies et des compétences assez pointues.
Voici
peint en dix lignes les éléments d'un Système d'information. Mais à quoi cela
sert-il de décrire ainsi ce qui est une évidence pour toute personne évoluant
dans ces métiers ? Parce que l'architecte d'entreprise se trouve au milieu du
SI et a une position pivot sur tous les items listés ci-dessus.
L'architecte
d'entreprise (ou SI pour certains) est poste un peu nouveau dans les
entreprises.
Vu
d'abord comme le responsable de tous les problèmes opérationnels, il doit être
capable d'assembler tous les éléments du SI : stratégie, acteurs, objectifs
métiers, données, applications technologies. Il n'est pas expert mais sait
comprendre tous les acteurs, les faire dialoguer.
Mais
sa mission n'est pas que d'opérer, de gérer le quotidien. D'ailleurs un SDM
(Service Delivery Manager) est souvent là pour prendre en charge ces
problématiques. L'EA est un des principaux acteurs de la transformation du SI
en maitrisant sa complexité, en accroissant sa capacité à répondre aux enjeux
métier immédiats et à venir.
Il
se base pour cela sur la stratégie d'entreprise qu'il décline en stratégie SI,
fait un état des lieux, profile sa cible, les moyens disponibles et à acquérir,
les trajectoires y menant et anime la démarche.
En
parallèle, il doit disposer d'indicateurs sur les éléments du SI, sur les
objectifs métier, les mesurer en continu et adapter la transformation en
fonction.
Enfin
outre banaliser, opérer, transformer, il doit aussi prendre des sujets aussi
divers que : représenter le DSI dans telle ou telle instance, guider sur du
déploiement, de la gestion du changement, et même pouvoir prendre la gestion de
projets métiers.
Pour
cela l'architecte d'entreprise doit posséder des connaissances techniques assez
vastes mêmes si elles peuvent rester peu pointues, une expérience projet
reconnue, la capacité de conduire un groupe d'experts, une communication
différenciée, empathique, efficace, et enfin une forte capacité à modéliser.
Cela
vous tente toujours ? Dit autrement, le poste d'architecte d'entreprise est
souvent mal défini dans les entreprises, peu reconnu, vu comme technique, et
responsable de pas mal de dysfonctionnements (en passant, si vous n'êtes pas
résistants à la pression, mieux vaut ne pas se diriger vers l'architecture
d'entreprise).
Toujours
décidé ? Alors je vous conseille la lecture de la fable du boulanger.
L'EA
se trouve également impliqué dans l'innovation voire le digital (je reviendrai
sur le digital dans un prochain post) : le SI est souvent le seul
"service" transverse, sa position lui donne une vision globale. Le
rôle de 'EA sera alors de faire gagner le SI en visibilité sur ces sujets en
évangélisant sur la culture d'innovation et en proposant une organisation qui
permette l'émergence, la réalisation et le test de nouveaux concepts.
Toute
cette complexité fait que l'EA se trouve démuni face à son SI en l'absence de
norme pour guider son travail. Différents frameworks sont là, j'y reviendrait
également dans un prochain post). Il lui faudra aborder les choses de façon
plutôt pragamatique en gardant un œil sur la méthode.
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